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Monsieur Aubert, animateur culturel du bahut

Dans les années 60, le lycée disposait d'une des grandes salles de fêtes de la ville. On y passait le samedi après-midi des films et il fallait éviter, quand on était pensionnaire, d'être privé de cinéma.

Monsieur Aubert, professeur de français, avait pris en main l'animation de la vie culturelle.

Une chorale avait été instituée. Comme il n'y avait pas beaucoup de candidats, les pencos (classes de 6-5 et 4e) avaient été contraints d'y participer (disons fortement encouragés car ce n'était quand même pas le goulag". On boudait un peu et on y allait à reculons.

Mais les "sopranos" et les "contraltos" faisaient défaut : malgré notre jeune âge les pensionnaires du bahut avaient des grosses voix à force de fumer dans les chiottes !  Les jeunes filles du lycée Jules Ferry sont venues renforcer la troupe. Alors là, inutile de vous dire que les "volontaires" n'étaient plus "désignés". Ils s'étaient précipités. Le groupe s'était brusquement enrichi de nouveaux et nombreux membres qui, soudainement, s'étaient découvert des dons de chanteurs.

Monsieur Aubert avait aussi monté une troupe de théâtre et un groupe de variété. Toute cette troupe avait du succès et donnait à la fin de l'année des représentations dans la salle des fêtes du lycée mais aussi à la Tranompokonolona d'Analakely. On confectionnait des programmes que l'on vendait aux personnalités qui venaient honorer de leur présence les représentations. Celles-ci n'osaient refuser de les acheter, de peur du ridicule face aux responsables du lycée, qui étaient à leurs côtés.

"L'acécédaire", "les bateliers de la Volga"…. pour la chorale ; "Tout l'amour de j'ai pour toi" , "Only you" pour le groupe de variétés d'Arsène (n'est ce pas toi qui est devenu un grand journaliste ?) ; "les deux timides", "l'avare" pour les grands, furent quelques uns de nos succès.

Les recettes nous permettaient de terminer l'année par un grand pique-nique à la campagne (dans tous les sens du terme pour les grands….chut…je n'ai rien dévoilé…)

#1960#Grouzis Michel